C'est un titre plein de chocs, c'est surprenant quand on parle d'expatriation et d'impatriation !
Car partir à l'étranger, c'est se donner la chance de découvrir une nouvelle culture, de se régaler de la diversité culturelle de votre pays d'accueil et de cette stimulation permanente qu'est la nouveauté, n'est-ce pas ?
Et revenir au pays, c'est retrouver les siens, reprendre ses marques et se réinstaller confortablement dans son chez-soi, qui vous a tant manqué, vous êtes d'accord ?
Il y a une part de vérité dans ces questions. Il peut s'agir à la fois d'idées reçues un peu ironiques, de croyances qui s'avèrent vraies ou au contraire de l'opposé de ce que vous avez traversé en tant qu'expatrié.
Du choc de l'expatriation au choc du retour
On s'acclimate, puis on se réadapte !
Il y a quelques vérités inconfortables sur le chemin de l'expatriation. Car cela suppose d'être dans un processus de changement et de transition, et d'être impacté parfois un brutalement par les choses que vous allez pouvoir rencontrer tout au long de votre parcours.
Sur le chemin de l'impatriation aussi, il peut y avoir certains constats douloureux en rentrant dans son pays d'origine. Car rentrer chez soi, cela implique bien plus que faire ses valises, d'organiser des pots de départ et de s'assurer que l'on a un poids suffisant pour les bagages dans l'avion.
Une préparation psychologique à ce retour au pays peut-être une étape tout aussi importante dans votre préparation du retour.
Il peut arriver que le choc culturel inversé, même si sa compréhension se démocratise aujourd'hui, soit peu appréhendé par les expatriés et leur famille lorsqu'ils rentrent dans leur pays d'origine. Car il y a d'autres préoccupations sur le moment. Si vous venez d'un pays dans lequel tout était compliqué, que la religion pouvait être restrictive, que vous aviez l'impression de régresser en termes de confort de vie, que le mode de vie était conservateur ou au contraire bien trop libre ou flou pour que vous vous sentiez sécurisé, le fait de rentrer chez vous peut vous apparaître comme un soulagement. Parce qu'il s'agit de la maison, vous pourriez ne pas anticiper les ajustements qu'il va falloir mettre en place pour retrouver votre pays, qui vous semble très familier.
Des étapes du début à la fin
Vous allez voir que du moment où vous vous expatriez jusqu'au moment où vous rentrez chez vous, il peut y avoir de bonnes surprises mais aussi des chocs. Cela passe par des étapes successives très normales. Vous êtes modifié, impacté et influencé par votre parcours de vie, et les changements pour quelqu'un qui s'expatrie sont uniques. On peut d'ailleurs parler de Psychologie de l'expatriation.
- L'euphorie de l'arrivée. Lorsque vous arrivez dans un nouveau pays, vous êtes face à cette nouvelle culture qui vous semble extrêmement riche, pleine de découvertes. Vous appréciez peut-être les couleurs, les odeurs, les nouvelles sonorités, la langue, les façons un peu bizarres et même amusantes de se comporter ou de se saluer. Cela peut être enivrant du moment où vous quittez votre nouveau domicile jusqu'au moment où vous arrivez au travail ou dans vos nouveaux lieux du quotidien, parce que tout est rafraîchissant et que vous êtes dans une stimulation sensorielle permanente. Cela vous amène à être aussi très sollicité psychiquement puisque vous êtes dans cette adaptation au quotidien. Cela vous mobilise. Les personnes qui aiment l'intensité sont alors en plein bien-être. Cela dure en général quelques semaines.
- Le mal du pays. Lorsque l’enthousiasme et l'euphorie retombent, la réalité du quotidien dans cette nouvelle société peut venir vous frapper de plein fouet. Tout est différent du pays que vous avez laissé derrière vous. Certaines personnes refusent de s'adapter à cette nouvelle culture dans laquelle elles vont être amenées à baigner pendant plusieurs mois, et vont préférer rester uniquement avec des personnes qui parlent leur langue, qui viennent de la région du monde qui leur est familière. Ce mécanisme d'évitement de la population locale peut être protecteur dans un premier temps. Mais il va aussi venir souligner tout ce qui est différent pour le pire dans ce nouveau pays d'accueil et les choses vont s'inscrire par contraste entre ce qu'il était possible de faire chez vous et cet inconfort permanent que vous êtes amené à expérimenter à chaque fois qu'il vous faut vous adapter à une nouvelle contrainte quotidienne.
- La transformation, résultat de votre processus de changement. Après quelques mois, vous vous sentez plus familier avec votre environnement et vous parvenez peut-être à nouveau à voir tous les aspects positifs de cette nouvelle culture dans laquelle vous vivez. Il est possible que vous ayez adopté de nouvelles façons de faire et de communiquer. Encore une fois, certains expatriés à cette étape ont décidé qu'ils ne s'ajusteraient pas et que cela leur était trop pénible. Il peut alors y avoir un rejet de la culture dans laquelle ils vivent. Ce constat n'est pas un jugement, c'est une observation sur ce qu'il est possible ou non de mobiliser pour certains expatriés. Mais pour d'autres, il peut s'agir de l'autre extrême : leur pays d'origine leur semble pourvu d'énormément de caractéristiques négatives. Des comparaisons entre leurs concitoyens et la nouvelle population dans laquelle ils s'intègrent peuvent alors sembler très défavorables. Si vous êtes dans cette situation, il est possible à ce moment-là que l'idée de rentrer ne soit pas envisagée puisque ce qu'il y a à vivre là où vous êtes arrivé est beaucoup mieux.
- L'acculturation. Cette étape finalise votre parcours au sein d'une nouvelle culture. Vous avez alors appris à intégrer et combiner tout ce qui faisait partie de vous lorsque vous êtes partis de votre pays d'origine et tous ces nouveaux aspects qui sont les vôtres également puisque vous vous êtes adapté à votre pays d'accueil. Cela veut dire que vous pouvez apprécier les caractéristiques des deux pays et que cela ne génère plus une confrontation au détriment de l'un ou de l'autre. Il s'agit alors de deux aspects de votre parcours et potentiellement deux facettes de votre personnalité et de votre façon de voir la vie.
Le choc du retour, ou choc culturel inversé.
Le choc culturel inversé va supposer de reprendre une étape que nous avons vu précédemment.
- L'euphorie. Cela suppose à nouveau qu'il y ait une part d'idéalisation par rapport à ce qui vous attend. Vous avez l'impression de retrouver enfin votre chez-vous, vous retrouvez également les membres de votre famille, vos amis. Vous vous sentez en sécurité et accueilli dans quelque chose qui vous est confortable, familier, et qui est satisfaisant. Vous pourriez par exemple apprécier de pouvoir conduire à nouveau, sur des routes sécurisées où vous pouvez aller vite. Il arrive d'ailleurs que la vitesse soit impressionnante quand on roule à 130 sur l'autoroute après des années à 60 à l'heure ou coincés dans les bouchons ! Peut-être que le fait de retrouver du monde après avoir vécu dans un lieu reculé, ou au contraire de pouvoir vous dégager d'une foule qui était omniprésente dans votre pays d'accueil est un soulagement pour vous. Retrouver votre environnement peut être extrêmement agréable, vous avez la possibilité de vous isoler et de vous mettre au calme, et de voir facilement les gens que vous aimez pour parler des choses qui vous touchent.
- Le choc du retour peut ensuite faire son entrée.
La rassurante continuité du parcours.
Cet article évoque les chocs liés à la rencontre avec différentes cultures. Il est donc normal que nous abordions des étapes douloureuses ou négatives sur votre parcours. Mais rassurez-vous, deux étapes suivent le choc du retour et ce sont des étapes qui vont vous permettre de vous sentir mieux à nouveau.
- La transition. Le nouvel impatrié entre dans une phase de transition pendant laquelle il va lui falloir concilier ce qu'il était, ce qu'il est maintenant et ce qu'il a envie de devenir pour pouvoir se sentir mieux dans son pays d'origine. C'est quasiment une mue qu'il s'agit de faire en laissant quelque chose de soi derrière pour pouvoir reconstruire autre chose de plus confortable. Cela pourrait s'apparenter un processus adolescent où on laisse une période de sa vie derrière soi avec ses avantages et ses inconvénients pour aller vers un âge adulte qui va être parfois frustrant mais aussi extrêmement stimulant et intéressant. Les impatriés deviennent alors des homards qui vont changer de carapace !
- Le réajustement à sa culture d'origine. Il s'agit alors de se réadapter, de se familiariser avec votre environnement et d'identifier tout ce qui peut être agréable ou appréciable pour vous. Cela suppose d'accepter de donner du temps à ce processus de manière à renoncer à ce que vous avez laissé derrière vous pour prendre plaisir à vous réinstaller et à prendre vos marques.
Vous pouvez consulter la page Expatriation, impatriation de mon site, qui présente les phénomènes fréquents.
Vous pouvez également lire l'article qui questionne l'existence d'une Psychologie de
l'expatriation.
Si vous observez que vous êtes bloqué, ou que ces étapes ne se succèdent pas de façon optimale, et que vous en êtes affecté,
il est positif de pouvoir demander de l’aide à un professionnel ;
Je reste disponible via la page Contact de mon site pour toute question,
et si vous avez besoin de parler de ce que vous traversez en ce moment.
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Si vous avez un proche expat' ou futur impatrié qui pourrait apprécier d’avoir des points de repères pour comprendre le choc culturel inversé, n'hésitez pas à lui faire lire cet article !